[IRL] Expédition de Francis Mizio au K2 de Belle-Île-en-mer (France)

Les Aiguilles de Port-Coton, un K2 de Claude Monet

C’est un K2 d’une beauté exceptionnelle, toutefois accessible à des centaines de personnes chaque année (qui en font d’ailleurs la conquête aisément) : celui de Belle-Île en-mer. Ce K2 est en fait le lieu des  « Aiguilles de Port Coton » (photographies) mais il en est pas moins magnifique et chargé d’histoire puisque il a déjà été conquis précédemment et notamment par les peintres Claude Monet (voir reproduction ci-dessus), John Peter Russel, Auguste Rodin, Henri Matisse, Émile Very, Victor Vasarely, Henri Huklenbrok, Henri Evenoepel, Gustave Courbet, André Derain, Constantin Kousnetzoff, Maurice Halay, Pierre Cadre, Jean Puy et l’artiste insulaire Baptiste Guillaume.

La brochure touristique écrit ceci : « Les toiles célèbres de Claude Monet ont révélé la beauté fascinante de ces roches dentelées, dont le nom vient de l’écume fouettée par gros temps formant de gros flocons mousseux pareils à du coton ».

L’expédition de Francis Mizio s’est quant à elle déroulée sans encombre le 27 août 2021 entre 11h30 et 11h44. La météo était clémente et les membres de l’équipe  étaient motivés et en bonne forme. L’esprit du lieu nous a habité un long moment — puis on est allé prendre l’apéro parce que le vent dessèche un peu faut reconnaître.

 

(*) D’après la brochure touristique, à propos de Claude Monet : « Arrivé le 12 septembre 1886 « pour 15 jours » il  repart finalement le 25 novembre de Belle-Île, soit 75 jours plus tard. Travaillant sans relâche, 39 toiles naîtront de ses pinceaux en 10 semaines. En compagnie du pêcheur Poly, il découvre les aiguilles du Port-Coton, les rochers du Lion, de port Goulphar et de port Domois. La côte déchiquetée, les hautes falaises sombres et les tempêtes nourrissent sa quête de nouveaux paysages naturels dénués d’activités humaine, auxquels il souhaitait confronter la technique impressionniste. Ce séjour marquera une étape importante dans sa manière d’aborder son travail. les variations rapides de lumière le conduiront à reprendre le même sujet jusqu’à 6 fois, lui imposant bientôt de procéder par séries ». Monet a dit : « C’est sinistre, diabolique et superbe et je ne crois pas retrouver pareille chose ailleurs ». (On ne sait pas pourquoi la brochure utilise un abominable faux futur au lieu d’un simple présent de narration, mais tant pis).
À noter que Sébastien Bailly (historiquement premier conquérant de K2 ici) était présent aux Aiguilles Coton au moins 12 jours auparavant (> « preuve fatale » ici), mais n’ayant pas revendiqué la conquête, il se trouve dans la même situation que les Vikings face à Christophe Colomb. Fair play, il a aussitôt déclaré « Appliquons une règle : traverser innocemment un K2 n’a pas de valeur, le K2 se conquiert en conscience. », créant de fait une jurisprudence à la suite de ce premier cas. Oui, désormais le K2 sera forcément de pleine conscience. À méditer.

Le K2 sur la carte locale (« preuve fatale » que c’est bien un K2) :